lundi 5 mars 2012

Fêtes des grand-mères avec Rose


La Fête des grand-mères - chaque premier dimanche de mars. La Fête est maintenant inscrite dans les calendriers français. Bien que cette fête soit d'origine commerciale, c'est tout de même l'occasion de dire à nos grand-mères combien nous les aimons.

mercredi 23 novembre 2011


Mon anniversaire de 103 ans

lundi 14 mars 2011

lundi 21 février 2011

mercredi 18 août 2010

jeudi 12 mars 2009

mercredi 3 septembre 2008

SIGG: The History - Zurich 1908



SIGG Switzerland dates back to 1908 when metal processing specialist Ferdinand Sigg established an aluminum product factory about 30 kilometers outside of Zurich. Along with his colleague Xaver Küng, the two men combined their love of metal and the strong belief that "aluminum is the material of the future". Their product line, which was called SIGG AG Aluminiumwarenfabrik, was initially comprised of saucepans, frying pans and bottles, all of which sold rapidly and were immensely popular. By 1958, SIGG had thousands of products that were all manufactured in the company's own rolling mill and drawing shop.
It was in 1990 that the course for the future of the SIGG bottle was determined: a new shape, still typical of today's bottles, was developed and the quality achieved was superior. The beautiful shapes and design of the bottle is one of the reasons that in 1993 SIGG was incorporated into the Museum of Modern Art (MoMA) in New York. In 1997, the company was bought by an investor group and changed direction to focus on its #1 "star" product... the SIGG bottle.
Approaching its 100 year anniversary, SIGG has its sights set on growing the brand outside of Europe. In 2005, SIGG launched a USA subsidiary based in Stamford, CT. "This brand has tremendous history and for generations has been the must-have water bottle for Europeans," stated Steve Wasik, SIGG USA President. "Americans are now discovering that using a high quality, reusable bottle like SIGG makes great sense – both financially and environmentally."
For the last 90 years, corporate headquarters have been based in the charming village of Frauenfeld Switzerland where SIGG employs about 60 dedicated people. "With nearly a century of Swiss expertise and craftsmanship, we take tremendous pride in the quality of our product," claimed Stephan Lack, SIGG Switzerland CEO. "Today, SIGG remains the world leader in premium water bottles, sold in over 40 countries... and counting!"

mardi 4 mars 2008

Mon article dans I'LEBEN und GLAUBEN

Zuversichtlich in die Zukunft schauen
Von Tag zu Tag und Forum, L§G 04/08
Mit Ungeduld erwarte ich jede Woche lhre Zeitschrift. Meistens erhalte ich sie am Samstag, manchmal am Montag, Und selten liegt sie schon am Freitag im Briefkasten. Ich bin eine fast hundertjährige Frau (Jahrgang 1908), vor 80 Jahren nach Frankreich ausgewandert, aber immer noch mit der heimat verbunden. In "Leben § Glauben" finde ich viel Interessantes aus der Schweiz, und in "Von Tag zu Tag" erfahre ich immer wiederneu die Liebe Gottes. Wenn ich in der Nr. 4 lese : "Meine Zeit steht in deinen Händen", kann ich zuversichtlich in die Zukunft schauen. In der gleichen Nummer habe ich die Zuschrift von Herrn H. E. Huber gelesen und mich gefreut. Wo uns der Herrgott auf dieser Erde hingestellt hat, erwartet er, dass wir so wirken, dass schon hier etwas von seinem Reich zu spüren ist, selbst wenn in unserem Zeugnis steht : "Aurait pu mieux faire."
Rose Fischer - Le Blanc-Mesnil (Frankreich).
LEBEN § GLAUBEN, Page. 4, 28.02.2008

samedi 26 janvier 2008

grandes expositions

Hire 25 janvier 2008, j’ai visité des grandes expositions du grand palais. J'ai vue l'exposition de Gustave COURBET. Cette exposition événement présente cent vingt peintures, une trentaine de dessins et près de soixante photographies. Rétrospective exceptionnelle, elle porte un nouveau regard sur l'oeuvre incomparable de Gustave Courbet (1819/1877), figure majeure de l'histoire de l'art du XIXe siècle. Les plus importants chefs-d'oeuvre du Ornans et de L'Atelier de l'artiste, exceptionnellement déplacés du musée d'Orsay. De l'intime à l'Histoire : à travers les thèmes de l'autoportrait et du portrait, de tradition du nu transcendée, de la peinturede paysage, de la nature morte, l'exposition contribue à mettre en lumière tout l'art de Gustave Courbet. Elle présente ainsi l'un des parcours artistiques les plus riches et étonnants du XIXe siècle : de la place culture romantique dans l'oeuvre de l'artiste à l'énoncées 1860, avec les tenants de "Nouvelle Peinture" et les débuts de l'impressionnisme.
Rose Fische,
26 janvier 2008

mardi 22 janvier 2008

dimanche 30 décembre 2007

le bouillon Kub



Au Blanc-Mesnil, parfois, quand le vent tournait, le centre-ville sentait le bouillon Kub. Ça me changeait des effluves sucrés du Petit LU qui donnaient à nos soirées nantaises un goût d’enfance. De la zone de la Molette, coincée entre la gare de triage et les pistes du Bourget, au 192 de l’avenue Charles Floquet, les deux grandes cheminées de l’usine Maggi crachaient encore, plus pour longtemps d’ailleurs, des vapeurs chargées d’arôme de pot-au-feu et de poule au pot. Les vieux ouvriers parlaient du temps où en galoches de bois ils travaillaient dans la vapeur des énormes marmites de 1300 litres pour verser les sacs de farine végétale dans l’eau bouillante. La plupart d’entre eux, des algériens venus du même village ou issus de la même famille, terminaient leur vie, murés dans le silence et l’oubli, au sein de foyers délabrés. Ceux qui jouaient aux cartes, des cartes d’aluette, m’avaient pris en sympathie, et ils me rappelaient, avec un sourire désabusé, que lorsqu’ils étaient arrivés au Blanc-Mesnil ils étaient français et que maintenant, loin d’une Algérie qu’ils ne connaissaient pas, ils n’étaient plus rien. Je passais de longs moments à les regarder jouer en sirotant avec eux du thé à la menthe. Depuis que le géant suisse Nestlé avait bouffé Maggi l’usine fabriquait aussi des petits pots pour bébé et tout le monde ici, mes compères algériens en premier, sentaient bien que les jours de la SAM, la société alimentaire moderne, étaient comptés. En 1969, Findus absorbé par Nestlé se met à y faire faire des crêpes fourrées et du poisson pané avant de se délocaliser à Beauvais quatre ans plus tard. Mes vieux, j’en suis sûr, ne sont pas allés voir leur usine et ses deux grandes cheminées imploser et choir dans l’herbe de la zone. Si je vous parle longuement de cette histoire c’est qu’au Blanc-Mesnil j’ai découvert le petit monde ouvrier de la Ceinture rouge de Paris et le militant de base du Parti Communiste qui veillait sur lui comme le curé de mon pays sur ses ouailles. Affecté au commissariat de la place Gabriel Péri je coulais des jours paisibles. Mon patron, le gros et débonnaire, Bourrassaud, ne nous menait pas la vie dure et, très vite, il se prit d’une réelle affection pour moi. Ainsi je connus Marie-Jo sa pulpeuse et tendre épouse qui, elle, m’annexa pour assouvir ses fantasmes volcaniques. L’imagination de Marie-Jo ne trouvait aucune limite, avec elle je connus les joies d’une fornication débridée en des lieux incertains : les cages d’escalier, les portes cochères, les parkings d’immeubles, même les arrière-salles de café, où me disait-elle, en se réajustant après nos ébats, je devais m’estimer heureux qu’elle eut réfréné, avec beaucoup de maîtrise, les gémissements et les râles de plaisir que provoquaient mon rut. Je n’étais pas dupe de son baratin, ce qui l’excitait, la faisait jouir en des orgasmes cataclysmiques, ce n’était pas mes talents d’amant mais la crainte permanente qu’on nous surprenne. Les Bourrassaud habitaient rue d’Altricham-Sandwell dans l’une des nombreuses cités qui poussaient comme des champignons. Au Blanc-Mesnil, bien évidemment, avec l’avenue Vladimir Ilitch Lénine, les rues Maurice Audin et Paul Langevin, la rue Gorki encadrée bizarrement par celles du général Giraud et de Victor Hugo, on barbotait majoritairement dans un bouillon à la gloire des héros de la patrie du communisme et du socialisme réel. Pour ceux qui l’ignorent, André Lurçat, qui au salon d’automne de 1923 avait présenté dans la section urbanisme « une architecture simple, franche de forme et dénuée de tout ornement, avec comme technique, le béton armé, comme couverture, une terrasse… » dans les années 60 avait mis, avec un bonheur apprécié par les dirigeants communistes, ses idées en pratique au Blanc-Mesnil. Comme pour Péret au Havre, le geste architectural ne me semblait pas dénué d’intérêt, de recherche et même de respect pour l’habitant, mais l’ensemble suintait d’une gaité très proche de celle du réalisme socialisme : le genre à se flinguer les soirs d’hiver. Mes amis les vieux algériens, l’éruptive Marie-Jo meublaient vaille que faille mon ordinaire au Blanc-Mesnil et, tout aurait été comme dans le meilleur des mondes si, à Paris, ma permissivité coupable à l’endroit de Sylvie n’avait accumulé un paquet d’emmerdements dont, bien évidemment, je me souciais comme de ma première chemise.
JACQUES BERTHOMEAU  

bouillon Kub

La saga du bouillon

Installée dès 1930 par la Société industrielle des spécialités alimentaires, la filiale Maggi, connue sous le nom de « Bouillon Kub » s'installe au 192 avenue Charles Floquet et est dirigée par Eugène Fischer. Avant la Seconde Guerre mondiale, elle emploie une centaine de salariés. Située entre la gare de triage et le champ d'aviation du Bourget et munie d'une batterie DCA ennemie installée sur le toit, elle devient la cible des bombardements anglais.

A la Libération, et à la suite de la fusion de Nestlé et Maggi, elle devient une fabrique pour les célèbres petits pots pour bébé. L'usine emploie alors 250 salariés. En 1969, Nestlé fusionnant avec Findus, l'usine du Blanc-Mesnil fabrique alors des crêpes et conditionne du poisson. En 1972, les activités de la société cessent.

Une expérience politique et humaine - 1936















Dans la zone de La Molette, comme ici à l'entreprise Richard, plusieurs centaines d'ouvriers occupent les usines jour et nuit. - © archives municipales.

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Les revendications des grèves de 1936 tenaient surtout compte de l'être humain. Pour ceux qui l'ont vécue, cette année est synonyme d'acquis sociaux qui se sont développés par la suite et de moments intenses.
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«Les congés payés, les conventions collectives… on veut nous faire croire aujourd'hui que ces conquêtes issues de 1936 et du Front populaire appartiennent au passé. Or ce sont des projets pleins d'avenir, qui tiennent compte de l'être humain et non du profit. Par ailleurs, on peut observer leur évolution depuis ces soixante-dix dernières années. Les congés payés par exemple sont passés de deux à cinq semaines», souligne Alain Lepert, vice-président de l'institut CGT d'histoire sociale, intarissable sur les apports de cette année qui est restée un symbole pour les personnes qui l'ont vécue. De ce symbole, l'institut, en partenariat avec le musée de l'Histoire vivante de Montreuil en ont résumé et illustré les moments forts dans un album et une exposition (*), consacrés à 1936 et aux années du Front populaire. «Loin d'être une parenthèse, le Front populaire apparaît comme un point de départ, une expérience fondatrice pour comprendre l'histoire sociale et politique de la France jusqu'à nos jours», explique Serge Wolikow, professeur d'histoire contemporaine en avant-propos du livre. «En présentant l'histoire du Front populaire, cet album peut inciter ceux qui le liront à s'emparer de cette expérience historique originale d'hier pour nourrir leurs réflexions d'aujourd'hui et leurs engagements de demain!»«Ma blonde, entends-tu dans la ville siffler les fabriques et les trains. Allons au-devant de la vie…» Soixante-dix ans après 1936, Paulette Derlyn se souvient encore parfaitement des paroles des «tubes» de ses 8 ans, entonnés dans la cour de l'école communale Jules Ferry. «Tous les gamins connaissaient cette chanson par cœur et on reprenait également à tue-tête «Tout va très bien Mme la marquise». Des paroles qui rendent compte du contexte national où naît le Front populaire. A commencer par les grèves qui suivent les élections du printemps 1936 et l'instauration du gouvernement de «Front populaire» dirigé par Léon Blum. «Mon père était dessinateur-industriel chez Citroën. Il a téléphoné un jour à ma mère pour lui demander de lui apporter à manger, se rappelle Paulette. A l'usine, tout le monde s'était mis en grève.»Cette vague de grèves grandit en mai au Havre, rejoint Toulouse avant d'atteindre la région parisienne et Le Blanc-Mesnil. «L'objectif était de pousser Blum à l'action, résume Roger Brazzini, alors jeune gréviste d'une entreprise de «construction mécanique» à Stains, où sont fabriqués des métiers à tisser destinés aux filatures du Nord. Nos revendications portaient sur les horaires, les salaires et les assurances sociales pour tous». Au Blanc-Mesnil, l'heure est à la mobilisation dans l'unique zone industrielle située sur la commune. «Quand je partais en train vers Paris, je voyais flotter les drapeaux rouges sur les cheminées des usines de La Molette, témoigne Fernande Ancelin dont le mari, Roger, est délégué syndical CGT à l'entreprise Richard. «Plusieurs centaines d'ouvriers occupaient les usines, jour et nuit. Ils recevaient quotidiennement la visite du maire Duquenne et de son adjoint Baptiste Hurel… Roger, lui, faisait la quête tous les jours dans les alentours pour aider financièrement les familles des grévistes.» Du côté de Maggi, les marmites ne préparent plus le célèbre «Bouillon Kub». Un technicien veille à l'entretien quotidien des machines et de la chaudière. Le comptable Eugène Fischer se rend tous les jours à son bureau, à bicyclette. Il est persuadé que les ouvriers vont obtenir gain de cause. Sa femme Rose Fischer suit avec attention l'actualité, grâce à la presse et à la radio. «C'est difficile d'imaginer aujourd'hui ce que les grévistes risquaient alors, remarque-t-elle. Aujourd'hui, on peut s'engager dans un syndicat sans perdre son boulot et son salaire. A l'époque, ces pionniers ont couru le risque d'être congédiés du jour au lendemain. Certains se sont sacrifiés pour obtenir gain de cause. Leur lutte sociale était très courageuse.»Au Blanc-Mesnil, comme dans toute la France, les grèves prennent fin en juin 1936, avec la signature des «Accords Matignon» entre Léon Blum, la Confédération générale de la production française (ancêtre du Medef) et la Confédération générale du travail (CGT). Cet ensemble de textes accorde une augmentation de 5% à 17% des salaires, la reconnaissance du droit syndical et l'élection de délégués du personnel dans chaque entreprise. En complément, sont votées deux lois, l'une instaurant les 40 heures hebdomadaires de travail; l'autre, deux semaines de congés payés. Malgré les 153 millimètres de pluie tombés en juillet, nombreux sont les Blanc-Mesnilois qui s'en vont en vacances dans leur famille, en villégiature par le train ou à l'aventure sur les chemins, à bicyclette. «Je suis partie avec mes parents quinze jours la première année à Saint-Malo et la deuxième à Nice, avec la Compagnie Bonnet, dans un vieux train en bois, lent et peu confortable… mais à tarifs réduits», raconte Simone Brazzini. Comme on travaillait tous les trois, on a pu se payer l'hôtel.» Roger Brazzini n'a pas eu cette chance. «Le patron m'a compté mes jours de grève comme des congés payés. Je n'ai pu partir qu'en 1937, avec ma première moto, une Norton 500, achetée d'occasion avec ma prime d'apprentissage.» Pour la petite Paulette, les congés payés riment avec la découverte de la Nature (avec un grand N) à la campagne. «C'est difficile d'expliquer aujourd'hui le merveilleux de ces toutes premières vacances. Nous en avons profité, deux ans de suite, pour rendre visite à la famille restée dans l'Allier. Le voyage a duré six heures à bord d'un train qui crachait de la fumée noire. Aucune comparaison n'est possible avec les TGV actuels. Pour déjeuner, nous avions emporté du saucisson, des œufs durs et un camembert bien fait. C'était formidable!»

(*) Une coédition de l'institut CGT d'histoire sociale et de «Cultures et Diffusion» en partenariat avec le musée de l'Histoire vivante de Montreuil. L'album est préfacé par Serge Wolikow et ses textes sont rédigés par Jean Vigreux, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Bourgogne. L'exposition et l'album seront visibles au Blanc-Mesnil en mai prochain.

Kub - Ville du Blanc-Mesnil

Quand La Molette fleurait bon le bouillon...
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"Il va pleuvoir, ça sent le bouillon..." Pendant de nombreuses années, les Blanc-Mesnilois ont fait leur météo locale suivant les odeurs en provenance de la zone de La Molette. "Quand le vent tournait, ça sentait le Kub jusque dans le centre-ville, se souvient Jean Le Bailly. On repérait l'usine de Bouillon Kub à ses deux grandes cheminées." C'est en 1930 que la Sisa, Société industrielle des spécialités alimentaires, alias Maggi, décide d'installer une filiale au Blanc-Mesnil. Eugène Fischer, originaire de Kemptthal en Suisse, en suit la construction et en prend la direction commerciale. Au 192, avenue Charles Floquet, la Société alimentaire moderne (SAM), plus connue sous le nom de "Bouillon Kub" fabrique de l'arôme Maggi. "Nous n'avons jamais fait de bouillon à proprement dit, explique sa femme Rose Fischer-Bertschinger qui a travaillé un temps pour la Sisa à Paris, nous nous chargions uniquement d'extraire des protéines des farines végétales. Ce produit semi-fini servait ensuite de base aux produits Maggi, tels que le Kub, la Poule-au-Pot, les potages... Il fallait cependant qu'il repose pendant un an dans nos caves de l'usine, à l'intérieur d'énormes réservoirs en inox de 13 000 litres." La surveillance de ces réservoirs est considérée par la direction de l'entreprise comme une promotion, destinée aux employés les plus capables, les plus instruits. Avant la Seconde Guerre mondiale, la SAM compte entre 125 à 150 salariés: ouvriers, techniciens laborantins... Dans les ateliers de fabrication, le métier est dur et réservé aux hommes robustes. "Chaussés de sabots, ils travaillaient dans la vapeur des marmites où bouillaient 1 300 litres de liquide, décrit Rose. Ils devaient soulever d'énormes sacs de farine végétale et en verser le contenu dans l'eau bouillante." Parmi ces ouvriers, nombreux sont les Algériens, venus d'un même village ou d'une même famille, qui envoient une grande partie de leur salaire à leurs parents restés au pays. "La plupart ne savaient pas lire ou écrire. Le soin d'effectuer les virements était confié à l'un de leurs compatriotes, plus instruit. Ils le consultaient également avant d'accepter un nouveau poste de travail." Pendant l'exode de 1940, Rose fait office de secrétaire-standardiste-comptable à l'usine. "Beaucoup de nos employés masculins étaient prisonniers en Allemagne et les femmes avaient fui à la campagne avec leurs enfants." Eugène se rend régulièrement à Versailles pour négocier avec la préfecture de Seine-et-Oise pour que ses ouvriers ne soient pas envoyés en STO (service de travail obligatoire) en Allemagne.
A Noël, alors que l'alimentation est rationnée sur la commune, Rose obtient de la Sisa, des potages et des bouillons qu'elle distribue aux personnes âgées. Avec les fermiers du coin, l'usine établit également une sorte de troc au nez et à la barbe de l'occupant nazi. "Nous leur fournissions de la farine végétale de rebut pour leur bétail, en échange de légumes frais que les syndicalistes de l'entreprise se chargeaient de répartir entre les ouvriers." Située entre la gare de triage et le champ d'aviation du Bourget avec une batterie DCA ennemie installée sur le toit, Bouillon Kub est la cible des avions anglais qui n'atteignent que la cour de l'usine. "Lors des bombardements, nous nous sommes souvent réfugiés dans les caves de la SAM avec nos enfants. Elles étaient beaucoup plus sûres que nos logements, raconte Rose. Un jour de bombardement, un ouvrier avait perdu l'un de ses enfants, sa femme et sa maison. Il y a eu un élan de solidarité extraordinaire parmi ses collègues. Certains ont donné du mobilier, d'autres du linge de maison ou des vêtements. On lui a trouvé un logement!" Au lendemain de la guerre, c'est la fusion entre Nestlé et Maggi, les deux géants suisses de l'agro-alimentaire. Eugène Fischer est nommé à la direction générale de l'usine de Blanc-Mesnil qui diversifie sa fabrication. L'arôme cède la place aux petits pots pour bébés pour lesquels un nouveau bâtiment est construit. L'entreprise compte jusqu'à 250 employés et se féminise. Un laboratoire met au point le nouveau produit de la maison, le glutamate. "Souvent mon mari était réveillé à 2h du matin pour voir si le produit cristallisait ou ne cristallisait pas. Les essais duraient jour et nuit." Des essais qui parfois frisent la catastrophe. "Un jour, le couvercle d'une marmite a sauté, est passé par la fenêtre avant de s'abattre en plein milieu de l'avenue Charles Floquet." En mai 1965, ce sont des milliers de potages, sauces et kubs, entreposés dans un hangar qui sont la proie des flammes. "Une des citernes située sur le toit a explosé avant de s'effondrer de l'autre côté de l'avenue sur les établissements Richard, raconte Jean-Claude Le Bailly, l'un des anciens sapeurs pompiers volontaires de Blanc-Mesnil. A bord de notre unique fourgon, nous nous sommes immédiatement rendus sur les lieux du sinistre. Avec l'aide des pompiers d'Aulnay-sous-Bois et du Raincy, nous avons lutté deux jours contre l'incendie." Rose se souvient, elle, du curé de l'église Notre Dame, "un original" qui s'est chargé de faire la circulation sur la zone de La Molette. Quatre ans plus tard, Nestlé fusionne avec Findus, une société suédoise spécialisée dans les produits surgelés. L'usine de Blanc-Mesnil fabrique des crêpes, conditionne du poisson, jusqu'en 1972. Cette année-là, la société mère décide de délocaliser activités et personnel à Beauvais. La filiale de la zone de La Molette sera démolie peu après. Le jour de l'implosion des immenses cheminées de "Bouillon Kub", le contremaître prévient l'ancien directeur Eugène Fischer, à la retraite depuis 1969. Ce dernier refuse de se rendre sur les lieux de cette entreprise qu'il a vu construire. "Je n'ai pas envie de voir quarante-trois ans de ma vie imploser."
*
Remerciements à Monique Pivot et à son livre "Maggi et la magie du bouillon KUB", 2002, éditions Hoëbeke.
*
page imprimée sur le site http://www.blancmesnil.fr

Berceuse

Dans ma solitude, je me chante la berceuse douce, si douce, que ma mère me chantait :

"Guten Abend, gut Nacht,
Mit Röslein bedacht,

Mit Nelklein besteckt,
Schlüpf unter die Deck’

Morgen früh, wenn Gott will,
Wirst du wieder geweckt.


Wirst du wieder geweckt
".
Rose Fischer

samedi 29 décembre 2007

vendredi 28 décembre 2007

mardi 25 décembre 2007

Histoire de garde champêtre en 1914.



















Je suis née en 1908 et la première guerre mondiale as commencé à 1914, donc j'avais 6 ans quand la geurre as commencé. En 1914, à mes six ans, j’ai vécu un événement que je n’oublierai jamais.



Je jouais dans la rue avec d’autres enfants quand apparaissait au loin un homme qui criait quelque chose dans un cornet. Nous trouvions cela très rigolo et nous formions un cortège derrière lui en criant et dansant.



Un peu après j’allais trouver ma mère pour lui raconter tout.

Dès que je commençait mon récit, elle me donnait une claque et commençait à pleurer. « C’est la mobilisation qu’il annonçait-il, et ton près va devoir aller à la guerre », m’expliquait-elle et je compris son geste et ses larmes.